Doutes et appréhensions dans la production de musique électronique : comment les surmonter ?

Vous vous êtes lancé dans la musique électronique mais c’est beaucoup plus dur que prévu ?

Vous avez l’impression de ne pas progresser ? de ne pas arriver à des résultats satisfaisants malgré vos efforts ?

Vous avez rarement le temps d’en faire avec toutes les activités et préoccupations du quotidien ?

Vous vous sentez seul dans cette activité et trouvez peu de soutien et personne pour te guider ?

Vous doutez parfois que vous soyez vraiment fait pour la musique et vous hésitez à arrêter même si dans le fond vous savez que vous avez envie d’en faire ?

Tout cela est tout à fait normal, rassurz-vous ! Nous allons voir dans la suite de cet article comment surmonter tout cela !

Il y a quelques temps créé un questionnaire (Google Form) que j’ai envoyé à toutes mes connaissances faisant de la musique électronique afin d’identifier quels sont les doutes et appréhensions qu’ils rencontrent au quotidien. J’en ai déduit quelques grands problèmes, pour lesquels j’ai essayé d’apporter des solutions en me basant sur mon expérience personnelle.

Allez on commence !

Oui, cet article est LONG, mais j’ai essayé de l’écrire pour vous apporter un maximum de valeur, ça veut le coup de le lire jusqu’au bout !

Note : cet article s’adresse à des personnes qui se sont déjà lancées dans la musique électronique et qui rencontrent des difficultés à se motiver au cours de leur progression.

Si vous êtes un débutant qui ne s’est pas encore lancé, ces conseils risquent de ne pas vous être très utiles pour le moment (même si ils peuvent vous permettre de partir sur une bonne base). Si c’est votre cas, j’ai créé un « guide ultime du débutant » disponible ici.

Trouver le temps

Trouver le temps

Presque à l’unanimité, chez les débutants comme chez ceux qui se sont déjà bien avancés, le plus gros problème c’est de trouver du temps !

En réalité, je vais vous dire une chose : je ne pense pas que le problème soit que vous n’avez réellement pas de temps pour faire de la musique.

On a tous des périodes assez tendues, où on ne pourrait pas ajouter une activité de plus. Ok.

Mais la majorité du temps, soyons honnêtes, on trouve toujours du temps pour aller à cette soirée pourrie avec des gens qu’on n’aime pas trop, pour jouer à ce jeu débile mais si addictif, pour regarder le 47e épisode de cette série qui nous ennuie depuis trois saisons déjà, pour se perdre dans une spirale infernale de vidéos Youtube … Mais pas pour faire de la musique, même quand on a réellement envie de progresser …

Et c’est tout à fait normal ! Ce à quoi vous faites face est un phénomène appelé la « résistance ».

La résistance, c’est une force intérieure qui a tendance nous faire procrastiner sur les tâches créatives, dont la création musicale.

Faire une tâche créative demande un effort, de la concentration, et la maîtriser demande de l’entraînement.

Faire une tâche créative nous pousse également à prendre des risques : 

  • « Et si la musique que je créé n’est pas à la hauteur de mes attentes ? »
  • « Et si ma musique est mal reçue ? »
  • « Et si je n’arrive pas à progresser et perds mon temps ? »

Généralement plus on a envie de faire quelque chose au fond de nous, plus on a peur de se confronter à la réalité et plus la résistance apparaît !

On a alors tendance à se tourner vers des choix faciles, demandant moins d’efforts, avec des petits gains de satisfaction sur le court terme.

On se justifie ensuite en se disant qu’on n’est pas fait pour ça, qu’on n’a pas d’inspiration, qu’on n’a pas de talent, qu’on n’a pas le temps, … (c’est ce qu’on appelle la rationalisation).

Et pourtant, vaincre cette résistance vous aidera à atteindre un niveau de satisfaction bien plus élevé, même à moyen terme ! 

Ce qu’il faut comprendre c’est que tout le monde est confronté à la résistance. Les débutants comme les professionnels, les musiciens comme les écrivains … Personne n’y échappe.

L’apparition de la résistance n’est donc pas du tout un signe de manque de passion, de manque de talent, de manque de temps ou de n’importe quelle autre explication qu’on peut lui donner.

Ce concept de résistance est décrit par l’écrivain et scénariste américain Steven PRESSFIELD, dans son livre « The War of Art« .

Personnellement ça m’a beaucoup parlé et c’est la lecture de ce livre qui m’a complètement remotivé à faire de la musique régulièrement à un moment où j’avais presque arrêté car j’avais l’impression de ne plus progresser … et dans les 6 mois qui ont suivi j’ai progressé plus et composé plus de musiques que dans les trois années précédentes !

Si vous n’êtes pas convaincus, allez simplement lire les commentaires que les gens ont laissé sur Amazon pour ce livre. Vous verrez à quel point cette notion de résistance est reconnue et à quel point le fait d’en prendre conscience a aidé des gens à complètement se remotiver et progresser dans de nombreux domaines créatifs !

En Bref, le problème ce n’est pas qu’on n’a pas le temps, c’est surtout qu’on ne prend pas le temps, alors que sans trop d’efforts il est souvent possible de libérer assez de temps pour progresser en composition musicale sans avoir à sacrifier se tâches quotidiennes incontournables et ses relations sociales.

Surtout que, … Vous n’avez pas besoin de beaucoup de temps pour progresser en musique.

Je n’ai jamais autant progressé qu’actuellement, alors que je n’ai jamais eu aussi peu de temps disponible.

En fait, c’est la régularité qui est importante, plus que la quantité.

C’est la régularité et l’habitude qui vont faire que vous connaîtrez les moindres recoins de votre DAW comme votre poche, que vous mémoriserez et garderez en tête toutes les techniques que vous pouvez rencontrer, et que créer de la musique deviendra une deuxième nature. 

En fait la musique électronique (et la musique en général), c’est comme le sport : il vaut mieux en faire 30 minutes tous les jours que 5h toutes les deux semaines.

Tout le monde est d’accord avec ça pour le sport.

Tous les profs de musique vous diront la même chose pour l’apprentissage d’un instrument.

Et il n’y a aucune raison pour que ce soit différent pour la composition de musique électronique !

Pour progresser ce n’est pas une question de quantité mais de régularité sur le long terme !

C’est d’ailleurs un des points qui différencie les gens qui ont réussi à composer au moins une musique complète (ou plus) des autres dans mon questionnaire : la régularité.

La moitié des gens qui ont réussi à composer une musique ou plus affirment composer régulièrement (plusieurs fois par semaine). Je pense même que pour la grande majorité, pour en arriver là, c’est le fait d’avoir été régulier à un moment où à un autre qui leur a permis de progresser. Ensuite seulement on peut se permettre de réussir à composer de temps en temps quand on en ressent l’envie.

À l’inverse, parmi ceux qui n’ont pas réussi à finaliser une seule musique, aucun n’a été régulier.

Personnellement, les deux périodes pendant lesquelles j’ai le plus progressé sont :

  • Une période pendant laquelle je composais environ 2h par jour (j’avais beaucoup de temps libre à ce moment là)
    • Ce qui me permettait d’arriver à un rythme d’une nouvelle musique terminée par mois
  • Une période (qui continue actuellement) pendant laquelle je me suis donné l’objectif suivant :
    • Composer au moins 5 jours par semaine, au moins une heure par jour
    • … Tout en me forçant à définir à l’avance un objectif de la semaine, et en essayant de m’y tenir (ex : Créer un premier brouillon correct pour cette idée, finir ce Drop, finir le mixage/mastering de cette musique, …)
      • C’est une solution assez intéressante car :
        • Elle force à faire des sessions courtes mais régulières, qui ne prennent pas trop de temps et ne nécessitent pas de beaucoup changer ses habitudes (libérer 1h par jour, 5 jours par semaine est tout à fait faisable sans trop d’effort).
        • Elle force à être efficace, ce qui est paradoxalement très bon pour la créativité, les meilleures idées venant généralement au dernier moment, quand on se met un coup de stress (positif) pour produire quelque chose (un peu quand on fait un devoir au dernier moment et que magiquement on rend quelque chose de correct en un temps record alors qu’on n’arrivait pas à avancer dans les mois précédents).
        • Elle est assez flexible et peut facilement s’adapter aux contraintes que l’on peut rencontrer au quotidien.

Si vous essayez de créer régulièrement, faites-moi confiance, la « magie » va opérer.

Se motiver en groupe

Se motiver en groupe

Le deuxième obstacle à la motivation qui est ressort chez certains, mais qui je pense est présent chez tout le monde : le besoin d’avoir un groupe de gens qui fait la même chose pour se motiver. Le besoin de faire de la musique une activité sociale.

C’est un besoin profond présent chez tous les êtres humains, et personne n’y fait exception.

Dans le cas de la production de musique électronique, cela se traduit soit par le fait de ressentir un manque de soutien de la part de son entourage pour son activité musicale, soit directement par le ressenti de la nécessité d’avoir un groupe de gens qui fait la même chose pour se motiver.

Devoir s’isoler pour faire une action est difficile. Surtout si on essaye d’être régulier.

Et ce sera d’autant plus difficile qu’on est extraverti et qu’on a besoin du contact avec les autres pour se ressourcer.

On est alors tentés de faire d’autres activités, mêmes si elles nous motivent moins, simplement par besoin de faire des activités sociales.

Je pense que c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il peut être difficile de « trouver le temps » de faire de la musique.

A cela se rajoute la tendance à se conformer au groupe et aux gens autour de nous. C’est un phénomène humain enraciné au plus profond de chacun de nous. (Si vous en doutez vous pouvez aller voir l’expérience de Solomon ASH pour vous rendre compte à quel point cette force psychologique est puissante).

La conséquence : si personne dans notre entourage ne fait de musique, on va rapidement avoir du mal à se motiver et on va avoir tendance à se conformer au groupe et faire les mêmes activités que les autres.

Pourtant, je peux vous’assurer que si vous étiez entouré de musiciens au quotidien, vous ne trouveriez aucun mal à vous motiver à composer tous les jours. Pire, vous culpabiliseriez de ne pas le faire alors que les autres le font…

La solution à ça ?

Plutôt que de vous conformer au premier groupe venu qui s’est imposé à vous par le hasard des choses, réfléchissez à ce que vous voulez vraiment (que ce soit de composer de la musique électronique, ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs), trouvez des gens qui ont les mêmes envies et créez un groupe avec eux !

Pour moi c’est le fait d’avoir créé un « groupe » auprès duquel je m’engage toutes les semaines à envoyer une musique qui a été la plus grande source de motivation et m’as le plus poussé à progresser. (Pas un groupe dans le sens « jouer de la musique à plusieurs en même temps », simplement un groupe Messenger où chacun poste sa création chaque semaine, et où chacun donne du feedback sur les créations des autres pour progresser).

Quand on s’engage auprès de soi-même uniquement, on a tendance à ne pas respecter ses engagements, à remettre à plus tard (« aujourd’hui ça ne m’arrange pas », « j’en ferais plus demain pour rattraper »), ce qui a tendance à devenir une habitude … et on se retrouve rapidement à complètement abandonner.

Par contre quand on s’engage auprès d’un groupe, on se sent obligé de faire ce qu’on a convenu, et on trouve beaucoup plus facilement le courage de tenir ses engagements.

Une des plus grosses excuses que je me donnais souvent à moi-même pour ne pas faire de la musique était que, le soir, en rentrant chez moi, je n’étais pas assez en forme, et que donc je n’allais pas avoir d’inspiration.

C’est exactement ça la résistance dont je parlais plus haut.

A partir du moment où je me suis senti « obligé » d’avancer pour avoir quelque chose à poster sur le groupe en fin de semaine, forme ou pas, fatigue ou pas, flemme ou pas, je m’y mettais et composais quand même …

Et devinez quoi ? Le fait d’être fatigué ne changeait rien à ma capacité à avoir des bonnes idées.

Généralement au bout de quelque minutes j’oubliais même totalement la fatigue et j’étais juste pris dans l’action.

Comme le dit Steven Pressfield : « le plus gros problème de l’écrivain ce n’est pas le manque d’inspiration, c’est de s’asseoir devant son bureau et de commencer à écrire ».

C’est exactement la même chose pour le musicien.

Mon expérience m’a montré que composer de la musique électronique n’est pas une activité si commune que ça.

C’est beaucoup plus facile de trouver un groupe de potes motivés pour regarder un match de foot ou aller prendre une bière.

Si en plus on veut trouver un groupe de personnes ayant à peu près le même niveau que soi, motivés pour créer régulièrement et se donner du feedback, … ça ne devient vraiment pas évident à trouver.

Cherchez un peu, participez à des événements Meetup sur le thème de la musique électronique, inscrivez vous sur des forums ou des groupes su les réseaux sociaux, … tous les moyens sont bon pour rencontrer des gens qui partagent la même passion que vous et commencer à vous créer un réseau dans le domaine.

Gagner en confiance en soi

Gagner en confiance en soi

Enfin, le dernier principal doute qui ressort est le manque de confiance en soi, que cela se manifeste :

  • Par un doute quant à sa capacité à réussir (« Très peu de gens réussissent dans la musique, pourquoi persévérer si je n’ai pas l’impression d’être naturellement bon ? »)
  • Par une peur de ne pas avoir assez d’inspiration, de talent, …

A un moment où à un autre on rencontre tous ce genre d’interrogations.

Comme je l’ai expliqué plus haut, c’est une des formes que prend la résistance.

Sur ce point je tiens tous de suite à vous rassurer : je pense sincèrement que tout le monde peut réussir à créer des musiques d’un bon niveau !

Je ne pensais pas être capable de réussir quoi que ce soit en musique avant de commencer.

Et pourtant j’ai créé des musiques qui dépassent largement tout ce que j’aurais pu oser espérer (voir cette page où je raconte mon parcours et présente quelques unes de mes compositions).

Quand je réécoute aujourd’hui les musiques que j’ai créées, je parfois l’impression qu’elles viennent de quelqu’un d’autre, et j’ai souvent peur de ne plus réussir à refaire aussi bien, …

Et pourtant … Je l’ai refait de nombreuses fois !

Ce que j’en conclue : il faut arrêter de douter de ses capacités. En produisant régulièrement de nouvelles musiques on s’améliore et on finit toujours par avoir de l’inspiration, de nouvelles idées, et par créer des musiques de meilleure qualité.

Oui, on ne fait pas toujours mieux d’une fois sur l’autre.

Oui, on progresse par paliers et on a parfois l’impression de stagner.

Mais globalement c’est le processus indispensable pour progresser !

Surtout qu’on ne parle pas de devenir le nouveau Mozart dont les œuvres seront reconnues pendant les prochains siècles. On parle simplement d’arriver à un résultat satisfaisant, à un niveau où vous pouvez composer de manière fluide et agréable pour faire ressortir vos idées et vos émotions, et pouvoir les partager avec les autres. Et ça il n’y a pas besoin d’un niveau incroyable pour y arriver.

En fait, ce qui fera la qualité de votre musique ce n’est pas tellement votre talent mais votre persévérance, ta volonté de toujours t’améliorer, d’apprendre, ta capacité à expérimenter, à te confronter à la réalité et apprendre de tes erreurs.

Le talent n’est que la conséquence de cette attitude.

Ce que je vous invite à faire dans la phrase ci-dessus, c’est d’adopter une mentalité de progression.

La raison pour laquelle c’est si dur de se motiver sur le long terme, c’est qu’on a un certain idéal que l’on s’attend à produire et qu’il est assez élevé.

Malgré nos efforts, on n’arrive pas à atteindre cet idéal. Pire ! Plus on progresse, et plus on se rend compte que le chemin est long pour arriver à cet idéal… On essaye encore et encore, on se démotive et on finit par laisser tomber…

On se concentre sur la comparaison à notre idéal plus que sur notre progression. Alors que c’est ça le secret de la mentalité de progression : se concentrer sur sa propre progression plutôt que sur la comparaison à un idéal (ou aux autres).

Il devient alors beaucoup plus facile de se motiver sur le long terme.

Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet et mieux comprendre pourquoi vous avez tendance à vous démotiver et à ne pas réussir à vous mettre sérieusement à votre projet musical, je vous conseille de lire les deux articles suivants, qui traitent le sujet de manière détaillée : 

En fait ces articles sont des versions adaptées à la musique de concepts plus généraux sur la motivation et la progression, applicables dans n’importe quels domaines de ta vie. Le comprendre peut donc être bénéfique pour bien des aspects de ta vie même au-delà de la musique.

« Ok tu es bien gentil mais moi je veux faire de la musique pour le plaisir. Là, depuis le début, tu es en train de me dire que ça risque d’être long, pas toujours facile, et de demander beaucoup d’efforts. Ce n’est pas compatible. Autant laisser tomber tout de suite non ? »

Comme vous le souhaitez, mais le plaisir et la passion viennent avec la compétence.

Imaginez un débutant en guitare qui arrive à peine à aligner quelques notes.

Imaginez maintenant un joueur de guitare de très bon niveau qui arrive à improviser des solos incroyables en live.

Lequel des deux s’amuse le plus à votre avis ?

Le deuxième bien sûr. Mais pour arriver à ce niveau il a dû s’entrainer dur pendant de nombreuses années.

De même en musique électronique, c’est extrêmement agréable de pouvoir retranscrire de manière fluide ce que l’on imagine.

C’est incroyablement frustrant quand on a une idée, qu’on essaye de l’écrire, qu’on n’y arrive pas, et qu’on l’oublie avant d’avoir réussi à la retranscrire.

Et pour arriver à ce niveau de compétence et cette fluidité, il a bien fallu s’entrainer jusqu’à atteindre un certain niveau.

En fait on peut voir les choses de la manière suivante : prendre du plaisir à faire une activité est la récompense de la compétence que l’on a su développer.

C’est une étape obligatoire que l’on ne peut pas éviter.

C’est même pire : si vous changez inlassablement d’activité à la recherche de l’activité parfaite qui vous procurerait du plaisir sans effort, il est probable que vous ne deveniez jamais assez bon pour vraiment en apprécier une et que vous laissiez même tomber cette quête sans fin (ou alors que vous ne fassiez que des activités passives, dans lesquelles vous ne créez rien vous-même).


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